Apparue à la fin des années 90, la communication citoyenne est une nouvelle typologie de communication qui se distingue par son absence d’objectifs mercantiles. Affiliée à l’origine à la communication publique, du fait de sa recherche constante de promotion de l’intérêt général, celle-ci prend, avec le temps un autre tournant et s’adresse aussi désormais aux acteurs privés.

 

 

La communication citoyenne : une communication qui s’adresse aux citoyens

L’expression “Communication citoyenne” est composée des deux mots “Communication” et “Citoyenne”. Il s’agit donc d’une communication qui s’adresse aux citoyens.

Mais qu’est-ce qu’un citoyen ? Le mot citoyen vient du latin “civis” qui signifie celui qui a le droit de cité. Originellement, un citoyen désigne un membre de la cité-Etat grecque, qui dispose d’un droit de suffrage dans les assemblées publiques. D’ailleurs, Aristote définissait le citoyen comme un individu investit dans la communauté de la cité participant à la vie publique.

Lors de la révolution française, le mot citoyen était un symbole d’absence de hiérarchie, il s’opposait ainsi au “sujet” c’est-à-dire au roi. Ce mot remplaçait, à l’époque, les communs “monsieur” madame” ou “mademoiselle”. Aujourd’hui, le terme citoyen désigne une personne qui relève de la protection et de l’autorité de l’État. Selon Règis Debray : « Le citoyen, c’est celui qui participe de son plein gré à la vie de la cité. Il partage avec ses concitoyens le pouvoir de faire la loi. Le pouvoir d’élire et, le cas échéant, d’être élu. Si tu fais la loi, il est normal que tu lui obéisses. Ça s’appelle le civisme. ». Le citoyen serait donc un être faisant preuve de civisme, c’est à dire, selon la définition du dictionnaire Larousse de Dévouement envers la collectivité, l’État, et à la participation régulière à ses activités, notamment par l’exercice du droit de vote.” Le citoyen serait donc une personne faisant preuve de zèle et de dévouement pour le bien commun de la nation.

Donc, si nous nous en tenons à l’ensemble de ces définitions, la communication citoyenne, est destinée à des citoyens dans le but de développer leur civisme, en les faisant agir pour le bien commun.

 

 

L’absence d’objectifs mercantiles : un des fondements de la communication citoyenne

Comme nous venons de le voir, les notions de citoyen et de civisme rattachées à l’expression “Communication citoyenne”, impliquent de promouvoir des actions pour le bien commun. Ces actions n’entraînent donc pas un achat. En effet, le citoyen n’est pas considéré ici comme un consommateur, même si un citoyen peut aussi être un consommateur. L’objectif recherché par la communication citoyenne, n’est pas de vendre un produit ou un service, mais d’agir auprès de lui ou de le faire agir. Il n’y a donc pas d’objectifs mercantiles contrairement aux autres formes de communication.

 

 

L’intérêt général au cœur de la communication citoyenne

Aux vues de la définition du mot citoyen, du rattachement au civisme et de l’absence d’objectifs mercantiles, nous pouvons en déduire que la communication citoyenne oeuvre pour le bien commun, plus communément appelé intérêt général. Il s’agit, des intérêts, des valeurs et des objectifs partagés par l’ensemble des membres d’une société. Mais, la définition de l’intérêt général pose aujourd’hui question au vue du contexte social actuel. En effet, la société apparait divisée, fracturée sur de nombreux sujets. Les intérêts des uns ne correspondent pas aux intérêts des autres. Il faut donc oeuvrer par la communication pour définir quel est ce bien-être général.

Autre comportement tendance de la société : l’individualisation contraire à la notion de groupe et donc à l’intérêt général.

La communication citoyenne est donc, de ce point de vue, une communication plus que jamais d’actualité et nécessite une finesse d’analyse et une réelle bienveillance pour parvenir à révéler cet intérêt général.